De l’autre côté du miroir !

Ce stage d’ouvreur national de la FFME, je ne l’aurais râté sous aucun prétexte… j’en avais envie depuis longtemps. Ce fut une super expérience : maîtriser la visseuse, être créative pour imaginer les blocs, gérer une équipe, vivre une sacrée ambiance avec les autres, profiter de l’expérience exceptionnelle de Jacky… bref que du bonheur !

Voir les jeunes grimper les blocs que nous avions tracés fut tout-à-fait particulier, j’avais l’impression de me retrouver de l’autre côté du miroir … C’est tellement bien de créer un bloc et de voir après ce que ça donne : si ça a foiré ou si ça a bien marché…. Faut vachement réfléchir et savoir se remettre en question.

Après avoir fait ce stage, lorsque tu es en compet, tu ne regardes plus les choses de la même manière. Tu as une petite pensée pour l’ouvreur, tu te mets dans sa tête en imaginant ce qu’il a bien pu pensé comme stratagème. Bref, un stage de formation super enrichissant et intéressant que j’espère mettre en pratique d’ici peu.

Les yos, c’est fini … à vous maintenant !

Ca faisait longtemps que cette vallée incontournable des bigs walls me faisait rêver, en regardant de temps en temps des vidéos ou des photos sur le net… maintenant j’y rêverai en regardant les photos que j’ai ramenées !

Physiquement, on était prêt, on était allé faire des fissures pour se préparer un peu à Chamonix, au grand cap et au Val d’Orco, mais ici, ça n’a rien à voir avec toutes les fissures qu’on a pu faire là-bas.

Les cheminées, les offwiths, et les fissures en tout genre, c’est encore un style d’escalade que je n’avais jamais expérimenté ! Je sais même pas si je dirais que c’est de la grimpe …

Même mentalement, on était prêt à se faire « rouster », toutes les personnes que je connais qui y sont allées, me disaient « tu verras, c’est bien dur là-bas, les cotations , c’est du n’importe quoi, tu forces tout le temps même dans du 5, il n’y a pas de pied, c’est tout lisse ! Et en effet, c’est bien ça. Cotations selon le topo, pas très dur, mais là-bas les 6a et 6b, c’est autre chose que chez nous !

Ah, ces fissures, ce fut une vraie leçon d’escalade pour moi… et puis il y a les voies classiques du coin comme « separate reality« , « astroman », « rostrum », …

Une belle expérience qu’on n’est pas prêt d’oublier, n’est-ce pas Cédric ?

D’ailleurs, ça m’a bien donné envie d’aller faire d’autres big walls dans d’autres endroits, comme au Canada ou en Patagonie …

Avis, à ceux qui sont motivés, je suis carrément partante.

Voici quelques infos pratiques :

  • Comment s’y rendre : De San Francisco, 4 heures de route pour aller au Yosemite valley et pour Bishop 3 heures en plus. Dans l’avion, vous avez droit à 2 fois 23kg de bagages par personne. C’est juste si vous voulez prendre le crash et le portaledge, mais ça se fait .
  • Le coût : billet d’avion Paris – San Francisco : 400 euros environ. Location de la voiture pour 3 semaines : 400 euros .
  • Hébergement : Plusieurs campings dans la vallée mais le mieux c’est « Camp 4 », c’est le camping des grimpeurs, tout le monde va là et c’est moins cher : 5$. Sinon les autres, ça tourne entre 15 et 20$. Par contre à Camp 4, le premier arrivé est le premier servi. En général, il y a déjà la queue qui se forme à 6h30 du mat, et vers 8h30, c’est déjà blindé de monde ! Donc arrivez tôt si vous voulez avoir une place… Par contre en pleine saison ( du 15 juin au 15 septembre) , on a le droit de rester qu’une seule semaine au Camp 4.
  • 0ù se doucher : il n’y a pas de douche au Camp4 , mais on peut se doucher à Curry Village (au fond du parking dans la première baraque) ou à Housekeeping dans le camping.
  • Internet : Si vous avez un ordi se rendre à Curry Village, en face de la pizzeria où se trouve un espace gratuit wifi. Plus confortable à « the Ahwahnee hotel » , installez-vous dasn le hall sur les canapés comme si de rien n’était.
  • Les machines à laver : A Housekeeping, 4$ le lavage et le séchage
  • Conseils : Ne jamais laisser de nourriture dans les bagnoles si vous ne voulez pas retrouver votre portière défoncée par un ours ! Les rangers font des tours tous les soirs. Evitez de dormir dans les voitures si vous ne voulez pas être réveillés en pleine nuit et être escortés en dehors du parc. Méfiez-vous aussi des écureuils. Ils ont l’air super mignon … mais ils bouffent littéralement les sacs à la recherche de nourriture. J’ai ramené un sac tout déchiqueté…
  • Les voies mythiques à faire : The Nose, Freerider, Golden gate, El Nino, Astroman (400 m en 5.11d), Rostrum (300 en 5.11c), Separate Reality (5.12b)
  • Le matos à prendre : le portaledge (vraiment confort, les vires ne sont pas supers donc c’est vraiment le top de l’avoir surtout s’il y a beaucoup de monde dans les voies), un crashpad si vous voulez faire du bloc à Camp4, il n’y en a pas là-bas. Par contre si vous allez à Bishop, vous pouvez en louer un pour 10$.
  • 2 jeux de friends (deux N°6 utiles dans certaines voies)
  • 2 camelbags (pratique pour boire quand les bouteilles d’eau sont au fond du haulbag)
  • une corde simple de 60m
  • une dynema de 60m (bien pour les pendules) pour le hissage de sacs

Maintenant à vous…

Des fissures, des fissures et encore …des fissures

Nous avions comme objectif d’essayer d’enchaîner en libre « Freerider », 900 mètres d’altitude dont 1200m d’escalade. Cette voie est en fait « Salathé Wall » avec une variante de 4 longueurs, dont le fameux « offwith » sous El Cap spire et 3 longueurs qui évitent le Headwall. Après 3 jours dans la face, objectif bien atteint pour Cédric qui enchaîne tout à vue, hélas pour moi, deux longueurs m’ont résisté ! Trop de fatigue accumulée sur le dernier jour fit que mes bras n’ont plus pu suivre. Mais bon, je suis quand même très contente, avec le peu d’expérience qu’on avait de ce type de grimpe, et sans préparation au préalable, c’est super cool !

Pour moi, le plus difficile dans cette voie n’a pas vraiment été les longueurs les plus dures ! C’est plutôt les « offwith », les fissures larges et les cheminées où il faut faire du ramping, coincer les genoux, les coudes, le dos et où tout le corps est en tension tout le temps. Ca, c’est dur et très désagréable, surtout quand il y a le friends numéro 6 qui se trouve 10 mètres sous toi … un type d’escalade dont on n’a pas l’habitude.

Et puis dans ces fissures, t’as l’impression de ne jamais souffler, faut toujours réfléchir et c’est toujours très physique.. Il y a toujours des mauvais pieds et des plats fuyants (vu la chaleur) dans les mains !

Une belle expérience qu’on n’est pas prêt d’oublier , n’est-ce pas Cédric ?! Maintenant, il nous reste une petite semaine pour aller faire du bloc à Camp 4 et quelques classiques comme « separete reality », « astroman » ou encore »rostrum »

Quelques photos pour vous donner envie …