De Lieven

Wat zich die zaterdag afspeelde hoog in de bergen die Chloé zo liefhad, laat een grote leegte achter in mijn hart.

Het moet ondertussen ongeveer zes jaar geleden dat ik Chloé voor het eerst zag. Eerst op de Worldcup in Puurs, als een jeugdig sterretje, later als een gepassionneerde en getalenteerde klimster die ik dankzij de vele wedstrijden als scheidsrechter steeds beter leerde kennen. Dat ze er voor koos om zich in Frankrijk te vestigen was een eigenlijk geen grote verrassing. Wie wil er niet zo dicht mogelijk bij die geliefde bergen zijn ?

Jullie maakten haar droom waar, daar waar het voor velen bij dromen blijft. Hoeveel keer zagen we elkaar niet op wedstrijden zowel in Belgïe als in het buitenland. Het was een heel aangename constante op de worldcups om toch steeds die bekende gezichten te zien met wie ik eens een praatje kon maken. Het zijn momenten die ik nog steeds koester in mijn hart.

Zoveel mooie herinneringen aan Chloé. Er slechts één uitkiezen, zou misschien afbreuk doen aan al de andere herinneringen, maar toch… 11 juli 2005, Chloé wint de Open nationale Jeunes in Chamonix en al lachend wordt er nadien nog gezegd dat ze samen met Alix en Cédric Lachat na de worlcup even de Mont-Blanc gaan beklimmen. Als ik nadien hoor dat ze dit ook echt gedaan hebben, is het meer dan duidelijk. Ze heeft een passie voor het klimmen in al zijn facetten. Al de mooie exploten in de jaren daarop bevestigden dit alleen maar.

De leegte in mij hart vult zich met heel veel mooie herinneringen. Aan Chloé, aan de wedstrijden, aan jullie, die dit allemaal maakten voor haar en er voor zorgden dat zij de kans kreeg om te doen wat ze graag deed. Zij leefde het leven.

Ik ben er overtuigd dat ze hierboven goed op ons past, in berg en dal. Chloé zal steeds bij ons zijn. Zij leeft verder in onze harten.

Disparition d’une fée en montagne

J’ai rencontré Chloé à la suite d’un message sur le net « Cherche des gens pour grimper en salle sur Grenoble pour préparer le probatoire du BE escalade ». Ca tombait bien moi aussi, le rendez-vous fut pris et la séance faite. Elle m’a tout de suite impressionné et marqué, si mignonne avec ses doutes malgré son 7c à vue et une liste de courses exemplaires…
Elle se régala aux UF : apprendre à transmettre sa passion, le rêve ! Elle marqua les esprits par son sourire, sa facilité, sa simplicité. « L’âme de notre UF2 » disaient les copains. Et pour finir une excellente note de pédagogie à l’examen final.
La suite fut pour moi un rêve, j’avais trouvé la compagne de cordée idéale. Nous attaquâmes ensemble la liste de courses pour devenir aspirant guide. Dur pour le moral de voir une si jolie fille toujours devant avec le sourire alors que je n’en pouvais plus. Infatigable, en parallèle, elle cartonnait tout et commençait à se faire un nom en compétition internationale de bloc.
Notre travail au bureau des guides de Savoie Maurienne a accentué notre complicité. Humble vis-à-vis de nous et de ses clients, elle ne dévoilait jamais ses résultats en compétition. Elle venait souvent grimper avec nous le soir, nous apportant grâce à sa motivation et sa bonne humeur la force qui nous manquait après une journée de canyon. En sortant de ceux-ci, les clients lui demandaient souvent quel sport elle pratiquait pour être aussi musclée. Elle répondait avec son drôle d’accent belge : « escalat ». C’était émerveillement et fierté quand notre président apprenait aux jeunes de banlieues défavorisées que leur monitrice était 1ière au classement général de la coupe du monde.
L’année 2010 fut l’année de tous les exploits. Indestructible, elle était capable de gagner une coupe du monde de glace en Italie le we, skier toute la journée du lundi à Serre Chevalier et tomber au dernier mouvement d’un 8B flash le soir…Malgré le temps passé en montagne, elle finit 3ième au classement général de la coupe du monde de bloc avec 2 victoires !
Nous allons tous regretter cette monitrice d’escalade hors norme dont je ne peux pas vous conter toute la vie tellement elle la menait à fond. Elle a disparu, en vivant sa passion, un 21 août 2010 en descendant la Noire de Peuterey. La montagne a subitement repris la vie merveilleuse qu’elle donnait à Chloé. Au revoir, la fée Clochette, à 23 ans tu laisses une belle empreinte dans le monde de l’escalade grâce à tes qualités physiques, mentales et ton sourire charmeur…
Bonne grimpe et merci d’avoir embelli nos vies de grimpeurs.
François

D’Ophélie

Chloé,

Les mots ont été si durs à trouver, car il fallait parler de toi au passé ! Tu étais ma meilleure amie, comme une soeur depuis quelques années. Toujours là pour moi, même si des fois tu me disais « arrête de travailler tout le temps !! on ne peut jamais se voir » alors dès qu’on le pouvait , on se rejoignait, partageant nos vies, nos amours, nos familles…

Dynamique, déterminée, passionnée, et tant d’autres mots peuvent te résumer. On adorait faire les folles, nous donner des surnoms, avoir des fous rires… et aujourd’hui je dois simplement fermer les yeux pour te voir comme avant. On se souviendra de toi comme une personne donnant la joie de vivre autour d’elle, toujours partante pour partir. C’est grâce à l’escalade qu’on s’est connues, et qu’on a su créer une belle amitié à distance avec des souvenirs mémorables comme la dernière fois où tu m’as dit « T’as intérêt de venir au TAB, on a mon anniversaire à fêter « . Et on l’a fêté !!! avec tes expressions belges qui te revenaient des fois dans tes paroles. Qu’est ce qu’on a pu rire !!!

Aujourd’hui tu es partie, laissant une famille formidable et une soeur comme Lilix qui te ressemble tellement. On m’a souvent dit ou écrit ces derniers temps « Ne pleure pas celle que tu as perdue, au contraire, réjouis toi de l’avoir connue » . Cette phrase est tellement vraie , mais si injuste car je pleure une de mes meilleures amies.

Le temps adoucit la douleur, je l’espère.

Ta ptite ch’ti adorée, ta majesté, ta poulette Ophélie