De François

Un jour, je lui ai demandé si elle avait une croyance ? Elle m’a répondu qu’elle croyait en sa bonne Etoile car elle avait toujours de la chance et la chance d’avoir une vie géniale. J’espère qu’elle a rejoint son étoile maintenant.

J’aime beaucoup son surnom de fée Clochette. Je la voyais vraiment comme une fée car elle transformait tous les moments durs, au pied d’une falaise ou en montagne, en moments magiques. Elle se servait de son sourire comme une baguette magique.

Alors je voudrais te dire merci pour tout ce que tu m’as apporté : ton énergie, ta motivation, ta bonne humeur, ta force et surtout ta bonne bouille avec ton joli sourire.

Merci la fée Clochette, bonne grimpe avec ton Etoile.

D’Antoine

La force des mots. L’image, le choc, à chaud, à vif, le drame dans ma tête, dans mon coeur. A temps, avant que tout cela me glace le sang, la famille de Chloé, au-delà de leur propre chagrin, m’a pris sous son aile en trouvant les mots justes pour me préserver d’un trop grand chagrin. Des mots qui à eux seuls, remanient cette structure intérieure qu’est l’âme, transforme ce poids épineux et corrosif en quelque chose de beau, voire même presque doux. Générosité d’âme et de coeur poussée par l’amour d’une fille, d’une soeur disparue.

Tout cela m’amène à penser que de tout ce qui émanait dans sa passion pour la vie, vous avez été et êtes encore les premiers à vous en être imprégnés. Car Chloé portait une énergie débordante en elle et la communiquait entièrement.

Ces derniers temps, j’ai eu la chance de recevoir un peu de son énergie sans fin, là-haut, en haute montagne. Une envie, une volonté pure et authentique d’aller au bout d’un rêve. Nous avons échangé. Je me rends compte que le partage d’une passion n’est pas quelque chose d’anodin. Enthousiasme réciproque dès lors qu’un objectif commun se concrétise. Ce bonheur simple de partir en montagne avec la perspective d’un bivouac qui nous imprègne encore davantage dans cet univers haut-alpin qui nous fait tant rêver.

La cordée, lien sacré qui révèle une dépendance mutuelle et implique une confiance totale envers son compagnon. Avec Chloé, nous parlions peu, nous agissions. Pas besoin de mot pour communiquer ce bonheur partagé d’être en montagne. La cordée qui déroule, comme du papier à musique. Il lui arrivait parfois de fredonner un petit air joyeux au départ du relais. C’était amusant de l’entendre (la légèreté, la douceur féminine) et ensuite de la regarder grimper, un style radical et sur-efficace. Pas de faiblesse, ,pas de plainte, l’incarnation du courage, cette manière qu’elle avait de serrer les dents avant d’engager un mouvement délicat. Toute tentative de galanterie aurait été mal venu, je pense…

Ce contraste entre la féminité et cette montagne si sévère. Ce lien de cordée brisé en un éclair. Cette prise qui cède sous ses mains, cette prise qui cède sous mes yeux. Cette chute, cette gravité qui vous entraîne irrémédiablement vers le bas, vers le vide… Je la vois disparaître. De la cordée, je reste là, suel, sur ma vire. J’y crois pas, j’espère intensément, étonnamment, je prie même. Seul… sentiment nouveau…

L’oiseau rare s’est envolé sous mes yeux. Tu es partie, Chloé, mais tu laisses quelque chose de fort derrière toi. Ta famille m’en a donné la preuve, les gens de ton entourage proche, même des inconnus sur ton site internet. Ton visage voulait tout dire.

Merci, merci du fond du coeur, Chloé. Tu m’as fait vivre un rêce, tu m’en as dévoilé quelques uns que nous avons tenté et/ou que nous aurions tenté de réaliser. Allons au bout de nos rêves, c’est ce que je retiens de cette expérience courte mais intense avec toi.

Je te porterai en montagne.

De Loïc

J’étais en train de grimper sur un de nos petits sites naturels de bloc local en Bretagne quand nous avons appris la tragique disparition de Chloé. Ce drame nous a énormément touché.

J’avais rencontré et côtoyé Chloé à plusieurs reprises en canyon, en compétition à Bercy, en 2007 et 2008 lors de l’organisation de la coupe du monde de bloc à Saint-Leu ou tout le monde, staff, compétiteurs et spectateurs, l’avait bien appréciée et admirée dans sa générosité, sa sérénité et sa façon de grimper face à la difficulté.

Elle brillait par son sourire et son visage s’illuminait vers les autres, toujours prête à discuter et échanger, toujours disponible pour les organisateurs, pour le public à donner des autographes, les interviews, la presse et les médias. Nous avions pu également côtoyer son entourage familial et dépasser le strict cadre de la compétition officiel avec de riches échanges humains.

Elle savait se battre face aux éléments, en compétition, en bloc, en difficulté, en cascade de glace, face à la paroi, en canyon, en montagne face aux éléments, elle s’entrainait, pratiquait, se formait pour obtenir différents diplômes professionnels des sports de montagne, elle savait s’amuser lors des fiestas entre amis ou après les compets… une véritable athlète douée, une professionnelle de la montagne et une jeune femme pleine de vie.

Pour nous tous, il restera gravé en nous comme dans le roc, comme une neige éternelle, le souvenir d’un sourire, d’une jeune femme passionnée et il ne restera en nus que du bonheur de l’avoir connue et d’avoir pu échanger et partager des moments de plaisir et de bonheur dans notre passion commune des sports de montagne qui l’animait et qui l’a emporté .